EFFY: Bonjour, Rocky.
COOK: Où on est ?
EFFY: J'avais cru comprendre que t'avais un plan.
COOK: J'ai un plan. J'en ai un. J'ai un plan.
EFFY: Ça fait des semaines, Cook. On enchaîne les bleds merdiques les uns après les autres.
COOK: Oh, faut pas bloquer sur la destination. Ce qui compte, c'est le voyage. 2009: Bonnie et Clyde. En tournée en Grande-Bretagne.
EFFY: S'il te plaît, je suis sérieuse. Dis moi où on va.
COOK: On y est. C'est ici.
EFFY: Ici ?
COOK: Ici. Dans cette ville.
EFFY: Pourquoi ?
COOK: Parce que c'est là que mon père habite.
COOK: Tu viens pas avec moi ?
EFFY: Pas tout de suite.
COOK: Mais je veux que tu le rencontres, moi. Je t'ai amenée ici pour que tu le voies.
EFFY: Je vais le rencontrer. Mais je crois que tu devrais aller le voir tout seul en premier. Fais pas ta gonzesse. Fais attention.
[Dans un bar.]
COOK SR: Mesdames et mes deux, bonjour. Aujourd'hui les barres chocolatées sont pour moi, tournée générale, c'est moi qui régale, d'accord ? Mes amis, la chair de ma paire, je vous présente mon rejeton, et sa charmante et ravissante copine. Envoyez les pintes et les choppes par ici monsieur, et que ça saute, j'ai la bouche aussi sèche que l'abricot d'une nonne. Je te laisse admirer le seul poulet à 65 bornes à la ronde. Fais ce qu'il te plaît. Grilles-en une à l'intérieur, tu peux même foutre des cendres partout, ça fera ciller personne. En fait tant que tu y es, pisses dessus. Je connais des petits vieux qui paieraient cher pour voir ça. Tu sais quoi, on est plus au Kansas, Toto, ici on est libre comme l'air.
COOK: Amen.
COOK SR: Ah voilà.
DONALD: Je t'accorde une seule et unique tournée en l'honneur de ton fils.
COOK SR: Dis donc Donald, comment je suis censé régler mes dettes, hein ? Ta femme s'absente trop souvent, ça me laisse pas beaucoup d'occasion de m'occuper d'elle.
DONALD: Ça fait 345 livres et 23 pences.
COOK SR: "Ça fait 345 livres et 23 pences." Crétin. Tout ce qui compte pour les connards de son espèces c'est le pognon, hmm ?
COOK: C'est une honte, hein, papa?
COOK SR: Il y a quand même des choses beaucoup plus importantes que ça dans la vie, pas vrai?
EFFY: Comme quoi ?
COOK: Le cul.
COOK SR: Baise. Les grands esprits se rencontrent, fiston, les grands esprits se rencontrent. C'est bien connues, les meilleures choses dans ce bas monde sont celles dont on peut jouir à l'oeil.
COOK: C'est bien vrai ça, papa.
COOK SR: J'arrive pas à y croire. Ça là. C'est bon ça hein ? Toi et moi, de nouveau réunis. Enfin. Je suis comme un clebs qui aurait deux queues ! Il n'y a rien de plus important que la famille. Pas vrai, princesse ?
[JJ et Freddie travaillent.]
JJ: Je trouve pas l'article 4778. Quelqu'un a fait une erreur affreusement gênante. Si je dois passer en revue tout les 477, je vais me froisser, et me fâcher n'en parlons pas. Surtout si quelqu'un...
FREDDIE: Ça va ?
JJ: Ouais, t'inquiète pas. Mon échine et mon crâne ont amorti le choc. Ben le voilà, l'article 47758.
FREDDIE: Je t'avais dis de faire gaffe avec l'escabeau, J.
JJ: Je suis qu'un pauvre crétin à moitié teubé ?
FREDDIE: T'es pas un crétin... Quel est le con qui perd ça dans le bus ?
JJ: Les 477 proviennent tous de trains.
FREDDIE: T'as un truc en particulier à me reprocher ?
JJ: J'aimerai seulement que tu fumes pas autant de beuh quand on est au travail.
FREDDIE: Pourquoi ? Ils s'en foutent !
JJ: C'est simplement un peu chiant, parfois.
FREDDIE: Tu me trouves chiant ? Bon, y a quoi d'autres sur cette liste ?
JJ: Écoute, Fred, pardon.
FREDDIE: Ca va.
JJ: S'il te plaît, je suis désolé...
FREDDIE: Ça va.
JJ: Nom d'un chien, Fred ! Arrête de dire que ça va ! Ça va pas, rien ne va ! On est... Dans la mouise, d'accord ?
FREDDIE: Fait attention à pas trop te lâcher niveau langage !
JJ: Ah ouai, écoute ça. Ca me pète les couilles, j'en ai plein le cul, vous me faites chier, j'arrête !
FREDDIE: Tu déconnes, tu peux pas démissionner !
JJ: Bien sûr que si. L'élève dépasse le maître.
FREDDIE: Tu pars avec la lunette des chiottes...
[Sur un banc.]
ANTHEA: Tu es... un ami d'Effy ?
JJ: Heu... Je crois ouais. Vous êtes sa mère ?
ANTHEA: Oui. Je peux... m'asseoir ? Tu es JJ, c'est ça ? Le magicien.
JJ: Oh, je faisais de la magie avant... Mais plus maintenant.
ANTHEA: J'étais mariée avant. Mais plus maintenant.
JJ: Prenez une carte, n'importe laquelle.
ANTHEA: Je croyais que tu avais laissé tomber.
JJ: Y a des habitudes qui sont difficiles à lâcher.
ANTHEA: Effy aime la magie.
JJ: Vous êtes sure ?
ANTHEA: Bon, évidemment pas les conneries genre abracadabra et compagnie... Oh, excuse moi, je suis désolée, je voulais pas...
JJ: C'est rien. Je me suis accomodé de la situation.
ANTHEA: Tu sais... elle avait 4 ans la première fois qu'elle m'a battu à une partie cache-cache, quatre ans. Je l'ai cherchée pendant des heures. Et puis, quand je l'ai enfin trouvée... elle m'a souri. Tu connais le sourire d'Effy ? Celui qui veut dire... "Tu ne me connais pas vraiment et tu ne me connaîtras jamais." Au fond, on peut dire que c'est de la magie. Elle est extrêmement douée pour avoir des secrets, se cacher, esquiver...
JJ: Ouais...
ANTHEA: Mais je la connais bien mieux qu'elle ne le croit. Et je sais qu'elle a au plus profond d'elle tellement d'amour à offrir... Que la seule penser d'y donner libre court, d'abattre ses cartes... la fait mourir de trouille. Jamais j'aurais cru qu'il était qu'une personne me manque à ce point...
[Au bar.]
COOK: Ouai, allez, vas-y, continue comme ça! T'y es presque, je sens que t'as le bon rythme là, c'est bien ! C'est du gâteau, lâche pas l'affaire ! Vas-y papa, c'est fastoche, c'est qu'un pot de moutarde !
COOK SR: Voilà le travail.
COOK: Il s'est presque tout tapé. Vas-y fais pas le con, donne lui sa récompense.
DONALD: Le pot tout entier, c'est lui qui l'a dit.
COOK SR: Bon, d'accord. Allons-y.
COOK: C'est dans la poche, allez !
COOK SR: Voilà. Alors c'est qui le meilleur, hein ?
DONALD: Et voilà, ça fait une demi-pinte de bière pour le pauvre con de service. Allez, c'est l'heure les mecs ! Dégagez votre cul de mon pub, allez en boite ou rentrez chez vous.
[Dans la rue.]
DONNY: Vous avez vu comme j'assure, hein? Ça gaze ?
EFFY: Salut.
DONNY: Tu fais quoi ?
EFFY: Je sais pas trop.
DONNY: Tu fais quoi demain ? Y a le stepple du solstice d'été. T'as qu'à venir faire un tour.
EFFY: Le quoi ?
DONNY: C'est une course. C'est une vieille tradition. Je suis champion depuis trois années consécutives. Pas vrai les gars ?
EFFY: Impressionnant.
DONNY: Tu sais, si t'étais ma nana, je crois que je te quitterais pas des yeux une seule seconde.
EFFY: Ah ouai ?
DONNY: Ouai. Je te menotterais au lit et tout le bazar. Ce truc va finir par te tuer, tu sais.
EFFY: Je suis sur le cul, là.
DONNY: C'est drôle, fais le graver sur ta tombe.
EFFY: Alors, quoi, tu fumes pas c'est ça? Tu bois pas ? Rien du tout ?
DONNY: Rien du tout, on est clean. Je me laisse pas bouffer par la pression, je m'efforce de prendre soin de moi. Tu vois ce que je veux dire ?
COOK: Tu viens, Effy, on va danser. Toi, moi et mon père.
EFFY: Non.
COOK: Quoi ?
EFFY: Et si on quittait se trou à rat ? Tirons-nous, maintenant.
COOK: Effy, le truc, c'est qu'on a pas d'autres endroits où aller. On y est. Et c'est le super kiffe. On va se défoncer, bébé !
[En boite.]
COOK: Alors, comment tu la trouves?
COOK SR: Tout à fait à mon goût. Jolies gambettes, des miches de premier choix, et un cul comme deux boules de billard moulées dans une chaussette, une merveille ! Ah ouai, je suis pas contre un aller-retour en enfer sous la croupe de cette pouliche. Mais on dirait que je vais pouvoir me taper la queue avant de prendre mon tour.
COOK: Non, je la garde pour moi, tu sais. Elle à moi. Je laisserais pas un enculer me la prendre.
COOK SR: Viens voir... J'ai l'impression qu'un enculer l'a déjà fait.
COOK: Eh... Quoi ? Enculer de ta mère ! Mange ça !
[Sur le bateau.]
COOK SR: C'est la pleine lune. Les nuits où la pleine lune brille dans le ciel... les Dieux et les démons sortent de leur cachette pour s'amuser. Dis moi ce que ça fait, de savoir que tout le monde te désire ? Donny crève d'envie d'aller voir dans ta culotte. Tu le laisserais faire ? Si on parlait de moi ? Tu me laisserais aller voir dans ta culotte? Finalement t'es trop belle, c'est ça ton problème. C'est pour ça que tu détruis tout ce que tu touches.
EFFY: C'est vous qui me dites ça.
COOK SR: Je suis un Guns'n'Roses, ma jolie. J'ai un appétit de destruction démesuré.
EFFY: Vous n'êtes pas son père. Pas vraiment.
COOK SR: Et toi t'es pas sa copine. Pas vraiment. Un de ces quatre, tu vas lui briser le coeur en mille morceaux.
EFFY: Vous le faites déjà depuis le premier jour de sa vie.
COOK SR: Où tu vas comme ça ?
EFFY: Nul part.
[Dans la cabane de Freddie.]
KAREN: Freddie? JJ est là. Bye. Je suis vraiment désolée... Mais sur facebook, ça fera un malheur.
JJ: Je voulais juste te dire un truc.
FREDDIE: Je devrais peut-être éteindre ça avant... C'est bon tu peux regarder. Bon, alors qu'est-ce que tu fous là? Je croyais que t'avais démissionné.
JJ: Je peux pas démissionner, toi non plus. Aucun de nous le peut. On est toujours les Trois Mousquetaires. On doit passer à l'action.
FREDDIE: Bon et on est sensé faire quoi ?
JJ: On est censés les retrouver. On est censés régler ce problème une fois pour toute.
FREDDIE: Y a pas de problème à régler.
JJ: Vraiment ?
Le téléphone sonne.
FREDDIE: C'est quoi ce numéro ? Allo ? Allo ? Qui est à l'appareil ?
EFFY: C'est moi. Cook a des emmerdes. Il a besoin de toi. Il faut que tu viennes le chercher.
FREDDIE: Quoi, et pourquoi toi tu l'aides pas ?
EFFY: Parce que je suis amoureuse de toi.
[Sur le bateau.]
COOK: Elle est où, Effy ?
COOK SR: Aucune idée. J'imagine qu'elle a du foutre le camp pendant la nuit.
COOK: Pourquoi ?
COOK SR: Probablement qu'elle était jalouse de nous.
COOK: Faut qu'on parte à sa recherche.
COOK SR: Oh t'en fais pas, elle va revenir.
COOK: Qu'est-ce que t'en sais ?
COOK SR: Elle est dans une petite ville, elle a pas un radis, et elle a pas de caisse. Quoi qu'il en soit, le cul, c'est le cul. Et la famille c'est la famille. J'ai une idée qui secouer sec les habitants de ce putain de trou à rat. Mais va falloir que tu sois à 100% avec moi, ok ?
[Devant le bar.]
COOK SR: Bon, une fois qu'on est à l'intérieur...
COOK: C'est toi qui parle.
COOK SR: Les grands esprit se rencontrent encore une fois, fiston.
COOK: Ouais, papa.
COOK SR: Oh, j'aime ça "papa".
COOK: T'excites pas, papa.
[Dans le bar.]
COOK SR: Tu nous a fait une super déco, Donald. C'est à quelle heure que Bozo le Clown doit servir les petits gâteaux et les glaces ?
DONALD: Barres-toi. Tu boiras plus une goutte d'alcool ici de toute ta vie.
COOK SR: Putain de merde, Donald. Ton sens du commerce est parti aux chiottes ou quoi ? On tolérerait pas un tel comportement aux States.
DONALD: Si tu veux foutre les voiles en Amérique, Cook, rien au monde ne me ferait plus plaisir. Je t'offres même le billet.
COOK SR: Mais si je m'en vais, je pourrai jamais rembourser mes dettes.
DONALD: Comment t'arriverais à me rendre tout le fric que tu me dois ?
COOK SR: En faisant un petit pari.
DONALD: Oh, merveilleux. Raconte-moi ça.
COOK SR: Mon fils ici présent, va participer à votre course.
DONALD: Ça c'est une... bonne nouvelle. Personne n'allait se donner la peine d'entrer en concurrence avec Donny cette année. Tu veux parier quoi ?
COOK SR: Si mon gamin gagne la course, t'annule mes dettes, comme Bono et ses africains qui crèvent de faim.
DONALD: Ok, mais si jamais ton gosse termine second... je récupère ton joli bateau et toi mon vieux, tu fous le camp de la ville, et on te revoit plus.
COOK: Marché conclut.
COOK SR: On vous latte plus tard, alors.
[Dans le village.]
FREDDIE: C'est quoi ce bled pourri ?
JJ: Ben je sais pas, mais ça correspond à l'indicatif de l'appel. Alors à ton avis, on fait quoi ? On va faire un tour en ville, chercher la cabine téléphonique.
FREDDIE: Non. On reste ici.
JJ: T'es sur qu'ils vont passer par là?
FREDDIE: Ils vont venir. Y a pas le choix.
Les heures défilent.
COOK: Qu'est-ce que vous foutez là tous les deux? Qu'est-ce que vous foutez là ?
JJ: On croyait que t'avais des emmerdes.
COOK: J'ai l'air d'avoir des emmerdes? Je suis mille fois plus heureux que vous l'avez jamais été, bande de misérables petites merdes.
FREDDIE: Où elle est ?
COOK: Ah, ah ouais, d'accord. C'est pour ça que t'es venu. Putain tu sais pas reconnaître ta défaite, ou quoi?
JJ: Les mecs, c'était pas censé se passé...
COOK: Comment vous m'avez retrouvé ?
JJ: Elle l'a appelé. Mais... arrêtez vos conneries, OK ? Écoutez-moi, s'il vous plaît.
FREDDIE: Tais-toi, JJ.
COOK: Dégage, JJ.
JJ: Comme vous voudrez, bon... si ça vous amuse, battez-vous comme des gros trous du culs que vous êtes.
COOK: On règle tout à la course?
FREDDIE: T'as dis quoi là ?
COOK: On règle tout à la course. La vainqueur se la garde pour lui. Pour toujours.
FREDDIE: T'es un gamin.
COOK: T'es qu'une gonzesse. Allez, putain, et l'histoire sera réglée.
FREDDIE: Par une course ?
COOK: Quoi, t'as une meilleure idée ?
DONALD: Mesdames et messieurs, bienvenue au steeple annuel du solstice d'été. Depuis des temps immémoriaux, cette course illustre à perfection l'esprit de notre ville, coriace, intransigeante, dure. Ils sont nombreux à s'être crus capables de relever le défi mais rares sont ceux qui ont réussis. Y a qu'un seul gagnant, les autres peuvent aller se faire foutre. Permettez moi de vous présenter le champion en titre, mon fiston, Donny Donaldson.
FREDDIE: C'est qui ce blaireau ?
DONALD: Nous avons enregistré la participation d'étrangers à la course... je ferais donc bien de rappeler brièvement les règles. Le but est de faire le tour du village, le premier qui revient ici est déclaré vainqueur. Oh, et si vous perdez votre mamie en route, vous dégagez. Et je vous prie de croire que vous allez tâter de la tatane, les gars. En piste je vous prie. Rejoignez vos montures. Mamies, foncez. À vos marques... prêts... partez ! Je crois que je vais faire du petit bois de ton bateau et m'en servir pour me chauffer.
COOK SR: Allez, mon fils !
DONALD: Allez, Donny ! Vas-y !
COOK: Gonzesse !
FREDDIE: Putain, c'est ridicule!
MAMIE: Pourquoi tu m'as lâché ?
FREDDIE: Il m'a foutu un coup de coude!
MAMIE: Et alors?
FREDDIE: Ben c'est pas juste!
MAMIE: Pas juste ? Non mais tu te crois où, petit ? Dans le Club des cinq ?
[Au bar.]
DONALD: Tu dirais à ton paternel que je passerais demain dans la matinée pour récolter mon butin.
COOK: Espèce de connard de trou du cul, tu m'as fais perdre le bateau, Effy... J'ai plus rien à cause de toi maintenant...
JJ: C'est une prise de Wushu. Je l'ai apprise dans un bouquin. Tiré d'un film.
FREDDIE: J, c'est bon laisse tomber...
JJ: Normalement, si j'exerce la bonne pression, vos yeux quittent leurs orbites.
FREDDIE: T'es con, mes yeux sauteront pas de leurs orbites.
JJ: Tu veux vraiment prendre le risque ? Ok les gars, allons laver notre linge sale en famille. Toi aussi. Pas toi, loser.
[Dans une salle.]
JJ: Assieds-toi.
COOK: Écoute, JJ.
JJ: Bien, finissons-en. Plus d'échappatoires. Plus de "oh, je suis bien foutue et mystérieuse !" Alors, Freddie, il est amoureux de toi. N'est-ce pas Freddie ? N'est-ce pas Freddie ? Et Cook, il t'aime, n'est-ce pas ? Et je te signale au passage que je t'aime aussi. Et que, j'ai remporté la course. Donc. Trois garçons, une fille. C'est une équation insoluble, à moins que tu choisisse. Comme ça on pourra enfin reprendre nos vies là où on les a laissées.
Effy regarde en direction de Freddie.
COOK: Allez tous vous faire foutre. Au fait, il a fait un pari sur toi, ton prince charmant. Celui qui gagnait la course te gardait pour lui... La classe, hein ?
JJ: Je suis pas au courant je te jure. Cook, attend.
COOK: Non, je vais pas passer ma vie à me foutre à genou, j'ai assez donné. Cook, on peut trouver une solution mais... Restez-là, vous deux.
FREDDIE: À quoi tu t'attendais ? C'est toi qui a commencé à en faire un jeu. Tu te rappelle ta connerie de liste ? T'es la seule responsable. C'est de ta faute tout ça, de ta faute si on est dans cette merde.
EFFY: Je sais.
FREDDIE: Tu sais ? C'est quoi cette réponse à la con?
EFFY: C'est la seule que j'ai.
[Dans la rue.]
COOK: Vous croyez tous... Vous croyez tous que je suis un sac à merde, que vous valez mieux que moi, que vous valez mieux que mon père.
JJ: Je vaux pas mieux que ton père. Toi, oui. Tu vaux mieux qu'un homme qui fuit les personnes qui l'aiment. Qui ont besoin de lui.
COOK: Oh, va te faire foutre, sale gogole de mes deux...
JJ: Cook, où tu vas?
COOK: Me bourrer la gueule jusqu'à tomber ivre mort. Après j'irais demander pardon à mon père et la vie pourra enfin commencer.
Cook s'en va, il boit. JJ s'endort en attendant le train. Effy et Freddie font l'amour dans la salle du bar.
[Sur le bateau.]
COOK: Papa ! Je croyais qu'on allait secouer sec les habitants de ce trou à rat, toi et moi.
COOK SR: Je laisserais pas ce crétin piquer mon bateau.
COOK: Bon, et moi, je peux pas venir ?
COOK SR: Écoute, moi j'ai rien demandé. C'est pas moi qui t'ai demandé de rappliquer. Regarde, y a pas assez de place.
Cook vole les clés.
COOK SR: Qu'est-ce que tu fout ? Donne-moi les clés.
COOK: Non.
COOK SR: Laisse-moi te dire un truc, James. Je voulais déjà pas de toi au départ. Alors file-moi les clés et tires-toi de mon bateau.
COOK: Non.
COOK SR: Donne-moi ces putains de clés !
COOK: Non.
Son père le menace avec une fusée.
COOK: Donne les clés à papa, ou je te crame ta tronche de cake ! Sois raisonnable, fiston. Je te promet que je vais le faire. Je te promet que je vais le faire, j'en ai rien à foutre!
COOK: J'en ai rien à foutre non plus.
Freddie arrive et assomme le père de Cook.
FREDDIE: C'est la merde, putain! Et toi ça va ?
COOK: Il le pensait pas. Tout façon, quelle différence ça fait? Je peux jamais rien garder de bon, absolument rien.
FREDDIE: Tu m'as, moi. Quand je pense qu'on a fait une course de grand-mères...
COOK: J'avais tout prévu, putain. Acheter un bateau, l'amarrer dans le coin, je décrochais un job, la totale quoi. Mais elle ne m'aime pas.
FREDDIE: Si, bien sûr que si, je sais qu'elle t'aime.
COOK: Elle t'aime plus que moi.
FREDDIE: J'étais avec elle hier soir. Tu comprends ? Alors tu devines ce que je suis venu te demander. Cook, pitié, dis moi que ça va aller.
COOK: Je peux pas. Freddie, je peux pas, c'est tout. Je suis désolé mais je l'aime à en crever. Je suis désolé. Je l'aime à en crever.
FREDDIE: Ouai, mais on va pas pouvoir la partager, hein?
JJ: Cook! Freddie! Bien, vous êtes là. Y a un problème ?
Ils lui montrent le corps du père de Cook.
JJ: L'un dans l'autre, je dirais qu'il est vivant.
EFFY: Cool...
FREDDIE: Faudrait pas le ligoter tant qu'on peut?
JJ: Non. Après un coup à la tête pareil, on va pas s'amuser à empêcher le sang de circuler.
COOK: Je sais pas, J.
JJ: Bon, on se débarrassera de lui plus tard. En attendant, couvrez-vous bien.
FREDDIE: Tu fais quoi ?
EFFY: JJ ?
JJ: Les mecs, on rentre à la maison.
FREDDIE: On peut quand même pas piquer le bateau, c'est ridicule.
JJ: Ça rattrapera les dix-sept ans sans cadeau de Noël et d'anniversaire. Cook, démarre, s'il te plaît. Faut qu'on parte, vite.
FREDDIE: Pourquoi ?
JJ: Trop tard.
DONALD: Dégagez de mon bateau !
JJ: Regardez !
EFFY: Oh, merde !
JJ: Montez à bord. Allez, allez. Démarrez moi ce bateau, vite!
EFFY: Dépêche-toi, Fred.
FREDDIE: JJ, aide-moi à le pousser.
EFFY: Grouillez-vous !
COOK: Ça marche pas !
FREDDIE: JJ, aide-le, tu veux bien?
COOK: Branleurs !
COOK SR: Ca gaze les trous du culs ?
DONALD: Bande de merdes, je vous retrouverai ! Je vous retrouverai !
COOK SR: Va te faire foutre ! Je suis Cook, espèce de connard! Je suis Cook ! Viens que je t'embrasse. Je savais que tu ne me laisserai pas, fiston ! Je suis Cook, bande d'enfoirés !
COOK: Non. Je suis Cook.
Il pousse son père à l'eau.
COOK: Enfoiré ! Va te faire foutre! Je t'emmerde !
Le bateau s'éloigne.
FREDDIE: Alors... on fait quoi maintenant ?